Pourquoi faire stériliser son animal ?

Publié le par gipsyqueen

BULLETIN DE SANTE

Le vétérinaire a pratiqué le 23 avril une "ovario-hystérectomie" sur GIPSY. L'opération s'est passé normalement, elle est rentré à la maison le soir même. Elle a du porter une collerette pour éviter qu'elle n'enlève le pansement, les fils ou qu'elle se lèche la plaie. Toutes le sorties ont donc du se faire sous contrôle : laisse ou longe.

Le 3 mai, le vétérinaire lui aretiré les fils. Il a constaté une boursouflure sur la plaie. Gipsy devra donc être revue dans trois semaines pour un contôle. Elle ne porte plus de collerette mais doit rester sous contrôle pour toutes ses sorties. Toute activité "sportive" lui est proscrite pour le moment.

La stérilisation de nos amis à quatre pattes est un sujet souvent discuté. La polémique tourne souvent autour du fait que cet acte peut être considéré comme une mutilation qui n’est pas dans l’ordre des choses. L’anthropomorphisme amène beaucoup de propriétaires à se poser la question de leur point de vue et non de celui de leur compagnon. Ainsi qu’en est-il réellement de cet acte et qu’apporte-il ou non aux animaux ?

Un chien est en grande partie guidé par son instinct et par ses hormones. Ceci est vérifié pour le comportement sexuel où, en dehors de toute stimulation hormonale (cycle chez la femelle) ou extérieure (femelle en chaleur à proximité pour le mâle), tout intérêt reproducteur a disparu. Il est donc erroné de croire qu’une femelle a besoin de reproduire ou encore qu’un mâle a besoin d’être entier pour son équilibre.

Qu’est-ce que la stérilisation ?

Pour les femelles, existe trois types d’opérations : la ligature des trompes, l’ovariectomie et l’ovario-hystérectomie.

- La ligature des trompes, au même titre que la vasectomie chez le mâle, rendra impossible la fécondation, mais les ovaires étant conservés, la synthèse des hormones sexuelles (œstrogène et progestérone notamment) est maintenue.

 

- L’ovariectomie consiste à retirer chirurgicalement les deux ovaires de l’animal. Ainsi la fécondation devient impossible, les hormones sexuelles ne sont plus synthétisées et le cycle sexuel est arrêté. L’opération implique généralement une laparotomie (ouverture de la cavité abdominale) pour aller chercher et enlever les ovaires. Cependant cette opération est également réalisable via une cœlioscopie (image ci-contre).

 

- L’ovario-hystérectomie consiste à retirer chirurgicalement les ovaires mais aussi les cornes utérines et l’utérus. Les conséquences sont les mêmes que pour l’ovariectomie plus l’impossibilité d’une infection de l’utérus (métrite et pyomètre) puisqu’il a été retiré. Cette opération est préférée à la première chez les petits mammifères (lapin, cobaye, rat, furet).

Quels sont les avantages de la stérilisation ?

Pour les femelles le premier avantage est l’arrêt du cycle sexuel et donc la disparition des désagréments liées aux chaleurs (perte de sang, fugue, portée non désirée…).

De plus, des études ont prouvé qu’une sécrétion permanente d’hormones sexuelles ou un dérèglement dans la sécrétion de ces hormones est à l’origine de nombreuses maladies chez la femelle adulte. Ces maladies sont généralement localisées à l’appareil reproducteur, mais elles peuvent atteindre parfois l’organisme entier. L’ablation définitive des ovaires supprime la source des ces hormones et donc permet de diminuer de façon très importante l’apparition de ces maladies.

Les maladies au niveau de l’appareil reproducteur sont :

- Les kystes au niveau des ovaires entrainant une augmentation de la synthèse hormonale, ce qui entraine alors un allongement de la durée des chaleurs et ne augmentation de leur fréquence et favorise les infections utérines. Ils sont assez fréquents chez le cobaye. Le retrait des ovaires lors d’une stérilisation réduit le risque d’apparition de cette affection à néant.

- Un déséquilibre hormonal peut être à l’origine d’un pyomètre qui peut alors mettre en péril la vie de l’animal. L’ovario-hystérectomie réduit le risque à néant.

- L’imprégnation hormonale du tissu mammaire favorise l’apparition de tumeurs mammaires. 50 % des chiennes non stérilisées ont un risque de développer une ou plusieurs tumeurs de ce type ; et dans 50 % des cas il s’agit de tumeurs malignes pouvant métastaser dans les poumons, mettant en jeu de pronostic vital de l’animal. Chez la chienne, une stérilisation précoce avant les premières chaleurs diminue ce risque à 0,5 %. Ce risque atteint 8 % si la stérilisation à lieu entre les premières et les deuxièmes chaleurs, 26 % entre les deuxièmes et troisièmes…

Les hormones sexuelles agissant sur d’autres organes, un dérèglement de la synthèse de celles-ci peut engendrer des maladies graves comme le diabète.

La grossesse nerveuse est une affection comportementale qui peut rendre votre chienne irascible, agressive, avec parfois une sécrétion lactée qui peut entrainer une inflammation des mamelles voir même provoquer une infection mammaire (mammite). La chienne se comporte comme si elle avait des petits et peut être très perturbée. Ainsi, une chienne non stérilisée à plus de 70 % de chances de faire au moins une grossesse nerveuse avec lactation. Sur ces 70 %, 90 % font des lactations nerveuses à répétition. Or ces lactations nerveuses augmentent le risque de pyomètre, de mammites et de tumeurs mammaires.
Et elles augmentent aussi le risque que si une tumeur se déclare elle soit maligne (73 % de risque de tumeur maligne contre 50 % normalement). Le fait de pratiquer une stérilisation précoce évitera ce genre d’affection.

Quels sont les inconvénients de la stérilisation ?

L’incontinence urinaire est souvent évoquer quand on parle de la stérilisation de la chienne. En effet, le déficit en œstrogènes peut engendrer un dysfonctionnement du sphincter de l’urètre. Ce problème répond bien à un traitement hormonal et reste assez peu fréquent.

Le problème le plus souvent aborder est la prise de poids. Alors, clarifions un peu les choses !

Les testicules ou les ovaires sont des organes de synthèse (hormones, spermatozoïdes…), ainsi l’énergie nécessaire à cette activité et celle dépensée par l’action des hormones sexuelles sur l’organisme n’a plus lieu d’être apportée à l’animal après leur retrait. De plus, l’activité physique des animaux stérilisés est généralement diminuée et donc l’énergie nécessaire à cette activité est également amoindrie. C’est pourquoi il faut diminuer la quantité d’aliment donnée, et/ou changer d’aliment et opter pour un aliment hypocalorique pour animal stérilisé.

L’obésité peut être responsable d’arthrose, de prédisposition à la rupture du ligament croisé, de dysplasie de la hanche. Elle peut également augmenter les risques de problèmes cardiorespiratoires et hormonaux (diabète sucré). Bref, l’obésité, comme chez l’être humain, peut  avoir des effets néfastes sur la longévité et la santé de votre animal. C’est pourquoi il faut absolument surveiller son poids dans les premiers mois suivant la stérilisation et à tout prix entretenir un exercice physique régulier.

Contrairement à une idée reçue, la stérilisation avant la puberté n’entraîne pas de retard de croissance. Elle a même tendance à prolonger la croissance après l’âge de la puberté car l’absence d’hormones sexuelles retarde l’ossification des cartilages de croissance (zone de croissance des os).

A quel âge faire stériliser mon animal ?

Comme nous l’avons vu avant, afin d’accroître les chances d’échapper aux maladies citées plus haut, la stérilisation des femelles doit être réalisée avant les premières chaleurs. Ces recommandations s’appliquent aux mâles et aux femelles.

Chez les chiens, cette période se situe entre 6 et 7 mois pour les chiens de petites races, et entre 10 et 12 mois pour les grands chiens.
  

Combien coûte une stérilisation ?

 

Bien que les tarifs puissent varier grandement d’une structure à une autre, voilà quelques fourchettes pour vous orienter :

  • Castration chien : 100-150 €
  • Ovariectomie chienne : 200-250 €
  • Ovario-hystérectomie chienne : 250-350 €

 Conclusion

 

Malgré les quelques inconvénients cités, il apparait clairement que la balance bénéfice/risque penche en faveur de la stérilisation comme un acte favorisant le bien-être de l’animal.

Ainsi à la question « pourquoi faire stériliser son animal ? » je vous répondrais « parce que je l’aime ».

d'après : "l'étudiant vétérinaire"

Publié dans Santé

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